La Pieuvre du Midi

Roman graphique. « Chroniques de Tunisie – une Française au cœur de la révolution » est sorti le 15 janvier.

« J’ai toujours eu ce bouquin dans un coin de la tête »
 
C’est une véritable bombe (il ne faut pas avoir peur des mots tant on a aimé l’œuvre) qui est arrivée en librairie le 15 janvier. En effet, Chroniques en Tunisie – Une Française au pays de la Révolution (chez Dunod Graphique) est disponible. Ce roman graphique est l’œuvre de la « Narbonnaise d’adoption », Anna Chronique, que les lecteurs de La Pieuvre du Midi connaissent bien puisqu’elle collabore avec l’hebdomadaire satirique depuis maintenant près de deux ans. C’est donc tout naturellement qu’elle a accepté de répondre aux questions de La Pieuvre…

« Pourquoi avez-vous eu l’envie d’écrire sur votre « aventure » en Tunisie ?
Parce que cela a toujours été dans un coin de ma tête. Je m’étais déjà fait connaître avec « Ma vie de prof », où je racontais ma vie professionnelle, comme vous pouvez vous en douter (sourire). Et là, j’avais cette envie, ce besoin même de raconter mon aventure en Tunisie. Ce qui s’y était passé, comment j’avais vécu les événements historiques qui s’y étaient déroulés et comment ma vie personnelle avait changé.

Vous avez quitté la Tunisie, il y a plus de dix ans. Quand vous vous êtes lancée dans ce projet, combien de temps a-t-il été nécessaire pour le rendre « palpable » ?
Deux ans et demi… Je sais, c’est un peu long. Mais j’avais ma vie professionnelle [elle est professeure d’histoire-géographie, Ndlr] et familiale [elle est maman de Gabriel et Théotime, Ndlr]. Au départ j’ai pas mal lu, notamment du Guy Delisle. Je voulais me rapprocher de son œuvre, Chronique de Jérusalem [aux éd. Delcourt, sorti en 2011, Fauve d’Or à Angoulème en 2012, Ndlr]. J’avais ce désir, comme lui, de tout contextualiser, d’expliquer le pourquoi du comment…

… on sent aussi l’influence de Riad Sattouf (L’Arabe du Futur, Allary Éditions), non ?
Elle est surtout esthétique, dans le choix, comme lui d’utiliser la bichromie pour raconter l’histoire.  

Dans votre bouquin, on sent qu’après une période d’adaptation, vous êtes tombée sous le charme de la Tunisie…
… Totalement, ne serait-ce que pour les vestiges qu’on y trouve et qu’on peut visiter. Bon, comme je l’indique dans Chroniques en Tunisie, il faut sortir du « parcours touristique » – qui avait été mis en place par le pouvoir de Ben Ali  – et ne pas hésiter à aller vers le Sud du pays. Là, en tant qu’amatrice de vieilles pierres, je peux vous l’assurer, on trouve de magnifiques trésors, c’est plus beau qu’à Rome, je peux vous l’assurer.

Et puis, il y a la magnifique Tataouine, n’est-ce pas ?
(Sourire) Exactement, c’est le lieu qui a inspiré Tatooine dans Star Wars [La Guerre des Étoiles, Georges Lucas, 1977]. C’était un passage obligé pour Boris, mon « geek » de mari (rires). Il faut savoir d’abord que si la planète [de Luke Skywalker, Ndlr] s’appelle ainsi dans le film, c’est un hommage au nom de la ville où le tournage s’est déroulé ; ensuite, les Tunisiens ont eu l’intelligence de tout garder dans son écrin, tout en l’entretenant. Il s’agit d’une des destinations touristiques que propose la Tunisie. Je trouve d’ailleurs que ces richesses-là n’étaient, à l’époque du régime de Ben Ali, pas assez mises en valeur.

Et la population ?
Elle est très chaleureuse. Surtout au Sud. On a l’impression que comme le tourisme est développé dans le Nord du pays, les gens sont un peu plus superficiels que dans le Sud où ils sont « cool » et avenants.

Le bouquin se divise en quatre parties. On n’en citera que trois pour ne pas dévoiler la solution de « l’intrigue » aux lecteurs : l’avant-révolution, la révolution du Jasmin et l’après… Que retiendrez-vous de chacune des parties ?

Lisez la suite de l’article dans La Pieuvre du Midi N°384

Propos recueillis par PEA