Après avoir pris acte qu’ils ne feraient plus partie de l’aventure, certains ex-commerçants des Halles, probablement huit, ont décidé de suivre Raymond Garcia dans son combat contre la mairie de Robert Ménard. Les Halles Biltoki, ça va être magnifique, magique. C’est Robert Ménard qui le dit. On peut lui donner quitus en attendant de pouvoir juger sur pièce, dans un mois. Ce qui est moins magnifique, moins magique, c’est l’envers du décor.
Car qu’on se le dise, les dommages collatéraux des Halles Biltoki sont nombreux. D’abord, c’est en se servant d’elles que le projet des Grands Buffets au Domaine départemental de Bayssan a échoué. Le maire de Béziers, y voyait un concurrent potentiel à « ses » halles gourmandes et les a utilisées pour torpiller ce projet qui avait bien des atouts pour dynamiser l’économie locale.
Mais avant tout et surtout, le premier magistrat, contrairement à ses engagements, a poussé dehors les commerçants « historiques » qui étaient le cœur battant des Halles pendant plus de trente ans.
« Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu’un », disait Victor Hugo.
Pour faire marcher quelque chose, Biltoki donc, il faut écraser ce qui était avant, à savoir les commerçants. Sur les 22 en place en février dernier, il n’en restera que 8 quand les nouvelles Halles ouvriront en novembre prochain. Sacrée razzia, une véritable hécatombe. Concernant les Halles, Robert Ménard semble avoir fait du début de L’Internationale – « Du passé, faisons table rase » – sa devise…
Ce n’est pas sans conséquences.
Raymond Garcia ne comprend toujours pas entre ce qui a été versé comme indemnités pour La Marina, 14 600€ (voir Pieuvre n°371), par rapport à certains, comme les tenanciers de Chez Baldo et Maria, partis en 2022 avec 80 000€ en poche et qui semblent mal supporter d’être, depuis peu, cités en exemple. Robert Ménard a beau expliquer dans Midi Libre (du 3 octobre) que les ex commerçants ont été indemnisés à partir de leurs « déclarations fiscales », il ne convainc pas grand monde… et surtout pas Raymond Garcia : « Les 14 600€ qui m’ont été octroyés, cela représente l’indemnisation pour les 9 mois de fermeture suite aux travaux qui se déroulent aux Halles. Alors qu’il m’est interdit d’ouvrir à nouveau mon café aux
Halles Biltoki, je subis en préjudice beaucoup important que mes collègues commerçants (ils sont huit) qui vont pouvoir se réinstaller et reprendre leur activité. C’est ce qui est injuste. Je ne dis pas que c’est illégal, je ne le sais pas… mais c’est
injuste… et peut-être irrégulier. »
C’est la raison pour laquelle, avec l’association des commerçants dont il est prêt à prendre rapidement la tête, il veut obtenir réparation de la part de la Mairie : « Nous ne parvenons pas à nous faire entendre.
Robert Ménard se comporte comme le « Roi de Béziers ». S’il préfère aller au tribunal plutôt que de négocier, nous lui donnons rendez-vous au prétoire. »
Pour ce faire, il appelle à la participation de tous, évaluant les frais de justice à 12 000€, via une cagnotte en ligne sur Leetchi.com. Elle restera ouverte pendant trois mois pour recueillir les dons… enfin si elle marche (voir-ci dessous). Décidément, les rebondissements se poursuivent dans cette histoire qui semble loin d’être finie.
PEA
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